Actu

Impact de la recherche scientifique sur l’environnement : analyse des effets et conséquences

La production de déchets de laboratoire a augmenté de 30 % en Europe entre 2010 et 2020, principalement en raison de l’essor des biotechnologies et des nanosciences. Certains protocoles de recherche imposent l’utilisation de substances à forte empreinte carbone, malgré des alternatives moins polluantes validées par les agences sanitaires.

Les réglementations environnementales s’appliquent de façon inégale selon les disciplines et les pays, générant des écarts inattendus dans l’empreinte écologique des instituts de recherche. Les efforts de réduction de l’impact environnemental se heurtent souvent à des exigences de reproductibilité et de sécurité, qui freinent l’adoption de pratiques plus durables.

Recherche scientifique et environnement : quels enjeux et constats aujourd’hui ?

La recherche scientifique laisse une empreinte écologique encore trop peu visible dans le débat public, alors qu’elle agit concrètement sur nos écosystèmes. De Paris à Montréal, les laboratoires réinterrogent désormais leurs usages : comment gérer les déchets, quelle énergie consommer, quels réactifs employer et à quel coût pour la planète. Les chiffres ne mentent pas : le CNRS estime à près de 300 000 tonnes de CO2 par an l’impact de ses activités, l’équivalent d’une ville moyenne.

Dans ce contexte, les choix se fondent de plus en plus sur des études d’impact environnemental et sur l’analyse du cycle de vie des projets. Les comités d’éthique tout comme les cellules administratives exigent une description précise de l’état initial et la justification de chaque étape. Cette démarche, héritée du développement durable, cherche à faire rimer innovation et responsabilité.

Partout, la communauté scientifique revoit ses méthodes. Certains instituts, notamment au Canada, intègrent systématiquement l’impact environnemental dès la genèse des projets. L’éco-conception des protocoles, la mutualisation des équipements et la gestion raisonnée des ressources deviennent des priorités partagées.

Voici quelques leviers concrets qui se mettent en place dans les établissements de recherche :

  • Mise en place de chartes environnementales dans les grands établissements publics
  • Évaluation de l’empreinte carbone des activités de recherche
  • Développement de formations à la démarche environnementale pour les personnels scientifiques

L’analyse des effets et conséquences de la recherche scientifique sur l’environnement met en lumière des marges de progression. La vigilance s’impose, d’autant plus face aux défis liés au changement climatique et à la raréfaction des ressources.

Quelles sont les principales conséquences environnementales des activités de recherche ?

La recherche scientifique impacte l’environnement de bien des façons, souvent insoupçonnées. Premier constat : les émissions de gaz à effet de serre générées par les laboratoires et leurs infrastructures. Déplacements internationaux pour les collaborations, climatisation intensive des locaux techniques, utilisation massive de serveurs informatiques pour la modélisation ou le stockage : tout cela alourdit l’empreinte carbone du secteur.

Les déchets chimiques et biologiques posent aussi question. Les manipulations, en chimie, biologie ou physique, produisent chaque année d’importants volumes de résidus, qui exigent des filières de traitement spécialisées. Gérer ces déchets réclame des moyens et une organisation adaptés dès la conception des protocoles.

Autre réalité : l’extraction de ressources pour la fabrication des équipements scientifiques pèse sur les écosystèmes. Métaux rares, solvants, verreries spécialisées : chaque étape alourdit le bilan global d’un projet. Les analyses de cycle de vie menées dans des établissements comme le CNRS mettent en évidence ce cumul d’impacts et ouvrent la voie à une réflexion sur la durabilité des pratiques.

Pour clarifier les enjeux, voici les principaux points de vigilance liés aux activités de recherche :

  • Émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation énergétique
  • Production de déchets chimiques et biologiques
  • Utilisation de ressources rares pour les équipements

La description de l’état initial et l’étude d’impact environnemental deviennent des passages obligés pour documenter ces conséquences et orienter les choix vers des pratiques moins gourmandes.

Jeune chercheur en laboratoire avec plantes et ecran digital

Vers une recherche plus responsable : solutions concrètes et initiatives inspirantes

La recherche scientifique s’ouvre désormais à des approches de développement durable pour limiter son impact environnemental. Plusieurs laboratoires français, à l’image de ceux du CNRS, repensent leurs pratiques de recherche. Refonte des protocoles, partage des équipements, réduction des consommables jetables : la sobriété prend racine, pas à pas.

Sur le terrain, des plateformes de calcul haute performance s’orientent vers des solutions de refroidissement moins énergivores et adoptent les énergies renouvelables. L’évaluation du cycle de vie des instruments se démocratise : des établissements encouragent la remise en circulation, la réparation ou le recyclage des équipements arrivés en fin de course.

Pour illustrer concrètement cette dynamique, citons plusieurs pratiques qui se généralisent dans les laboratoires :

  • Optimisation des protocoles pour diminuer les déchets
  • Évaluations environnementales systématiques en amont des projets
  • Déploiement de chartes écoresponsables dans les comités scientifiques

Des initiatives voient aussi le jour à l’international. Au Canada, intégrer l’évaluation environnementale dans les demandes de financement devient une habitude. À Paris, certaines universités adoptent le numérique responsable, ajustant les solutions de stockage pour alléger leur empreinte carbone.

Cette dynamique collective, associant administrations, chercheurs et partenaires industriels, encourage la co-construction de solutions adaptées. L’enjeu : installer une culture environnementale forte au sein de la recherche, en misant sur la formation et l’accompagnement au changement.

Demain, la science continuera d’éclairer le monde, mais elle saura, aussi, mesurer le poids de sa propre lumière sur la planète.